lundi 2 février 2015

Olivier-Yves Vincello : Le poète multifacette qui aimait les glycines teintées de bleu et de noir.


C’est au El Lindo café (présenté dans une précédente chronique) que j’ai fait la rencontre d’Olivier-Yves Vincello, un poète multifacette.

Tout d’abord, l’auteur de recueil de poésie.
Pour lui, parler de poésie, c’est « parler de choses bien différentes, un moyen d’expression formidable, qui peut être très libre et pas forcément codé, qui peut être accessible vraiment à tout le monde. »
La poésie, « c’est vraiment génial, parce qu’on peut faire tout ce qu’on veut avec, on peut justement la marier à plein d’arts différents, on peut même l’associer à différents moments de la vie qui nous touchent, qui nous apportent quelque chose tout simplement. »

Concernant les éléments qui l’ont poussé à écrire de la poésie, deux moteurs étaient présents.

Le premier est un parcours rempli de traumas.

« J’ai eu un parcours un peu comme tout le monde avec des traumas ; le mien, je dis un peu que c’est  l’Eden et la Chute, c’est très symbolique, c’est volontairement un peu « religieux ».
L’Eden, parce qu’une enfance très heureuse, la Chute parce qu’une mère qui est partie quand j’avais 10 ans d’un cancer.
L’histoire est que je n’étais pas au courant du cancer donc j’ai vécu comme ça jusqu'à ce jour- là vraiment très heureux. J’avais toujours connu ma mère très malade, c’était presque normal pour moi, ça peut paraître très bête avec le recul, mais je l’avais toujours connu faire des séjours à l’hôpital. Pour moi, une mère malade c’était un peu la normalité.
Cette normalité a été complètement bousculée quand elle est décédée. Là, j’ai vraiment compris que cela était dramatique, que tout ça avait été beaucoup plus compliqué que ce que je croyais.
Je dis la Chute, car cela m’a vraiment bouffé dans mes relations (…) et dans l’écriture (…)
Finalement j’ai trouvé une réponse il y a pas si longtemps que ça. J’écris vraiment pour ça depuis 28 ans.
Je n’écris pas du tout que des choses noires, mais forcément c’est nourri de cette expérience de vie là, de cette douleur, d’aspirations, de rêves, de possible rédemption. »

Le second est une rencontre.
« J’étais très admiratif d’une amie très proche, que j’avais quand j’étais ado.
Elle écrivait des chansons mais aussi de la poésie et quelque chose m’attirait par rapport à ça, mais je ne savais pas trop quoi à l’époque. J’ai essayé entre 12 et 14 ans d’écrire des vers mais finalement c’était minable, ça ne donnait rien de bon. Elle me disait : « Non, faut que tu arrêtes ». Mais je ne me suis pas découragé, j’avais ça en moi, j’avais ce besoin d’exprimer des choses.
Un soir, j’ai écrit un poème qui s’appelle « Nuit » qui a été mon tout 1 er poème. J’avais 14 ans et depuis cela ne m’a plus quitté. »

Les habitudes de travail de l’auteur sont décalées et nocturnes…
« J’écris souvent la nuit, un peu le jour aussi, mais vraiment majoritairement la nuit, et c’est  resté comme ça. Je me réveille à 4-5 h. Les artistes sont un peu fous parfois !  (rire).
On se réveille à 4-5 h, on a un vers que l’on veut écrire ou retenir une émotion, comme ça, sur la journée, ou tout simplement parfois aussi écrire un truc complètement inventé.
C’est resté vraiment une obsession depuis ces fameux 14 ans..
Quand je dis obsession, c’est positif quand même, il n’y a pas que des contraintes. C’est justement une formidable liberté de parole qui est mise à l’écrit. »

En complément de la facette d’auteur, Olivier-Yves Vincello a monté l’association Vagues de soleil avec Angélique COMET, chanteuse, danseuse et artiste peintre.
L'affiche de l'association réalisée par Cécile la Gravière
 « En mars 2012, c’est parti d’un petit spectacle en tant qu’auteur, sur la terrasse du Bellevue au Cap d’Agde. J’ai invité cette fois-là Angélique, pour qui j’avais un coup de cœur artistique très profond, à chanter 2 chansons (…), on était très proches artistiquement parlant, également amicalement et cela m’a semblé être comme une évidence de faire toutes nos représentations de spectacles poétiques musicaux. »

Le but de l’association, est de mettre la poésie en mouvement :
 « On ne voulait pas que la poésie soit figée, on voulait qu’elle soit ouverte à tous. On voulait mêler la poésie avec d’autres arts, la peinture, la danse, la musique, la photo et même des défilés de mode. Faire vivre cette poésie autrement et dire aux gens la poésie, ce n’est pas chiant, ce n’est pas rébarbatif ; vous n’allez pas vous ennuyer, vous allez découvrir un autre monde. »

Au sein de celle-ci, une action lui tient particulièrement à cœur, l’aide à l’ONG GADES dont le but est d’aider les enfants et adolescents du Bénin en leur permettant d’aller à l’école ou à leur trouver des formations.
Une collaboration a été faite avec Francis Sossouhounto (Auteur de poésie ayant sorti récemment « Tourments » chez Edilivre) via l’élaboration de 2 spectacles nommés « Afriques » lors desquels une vente de recueil de poésie des auteurs de l’association ont permis en 2013 la scolarisation en CM2 d’un petit garçon nommé Christian.

Suite logique de ce parcours associatif et des différentes rencontres avec des partenaires, Olivier-Yves Vincello a décidé d’ouvrir en Mai 2014  le cabinet « Couleurs glycines »  dont le but est d’une part d’accompagner un projet d’écriture dans sa construction ou son avancement. Cet accompagnement pouvant éventuellement aboutir à une proposition d’édition grâce à un partenariat avec la maison d’édition VOX SCRIBA.
D’autre part, le cabinet permet d’organiser « des événements culturels pour faire bouger un peu les choses, essayer de faire venir les gens. Leur dire, voilà la porte est ouverte, venez découvrir un petit peu. »

Le nom choisi n’est pas anodin puisqu’il fait écho à son premier recueil « Un bouquet de Glycines » (2007)  réédité sous le nom « Les Nuits glycines » (2013) avec 11 textes inédits

« J’ai toujours été marqué par ces Glycines, c’est un peu comme les Nuits fauves avec des nuits de débauche, mais aussi de construction de soi, de quête d’identité, de poursuite d’un idéal dans l’Amour, l’Amitié et dans l’Art également et tout simplement dans la Vie ».

Note au sujet du recueil : Ayant pu lire le recueil, je peux vous dire que l’indication « Public adulte averti » n’est pas décorative tant les intitulés de certains des poèmes ou certains contenus sont des plus explicites.

Avec ce cabinet, un partenariat a été fait avec le El Lindo cafe dans lequel Olivier fait deux permanences d’écrivain public dans la semaine (le mercredi et le vendredi).
« Sandrine (alias Sandrine Garcia l’âme du lieu)  a été un gros coup de cœur personnel, il y a un an, un vrai coup de foudre amical.
Le Lindo est un lieu chaleureux et convivial, qui a conduit à ce que l’on organise Sandrine et moi des événements, notamment des expos de peinture, des spectacles associatifs ou encore faire venir des chanteurs, des artistes différents ; afin d’avoir de vrais coups de cœur et des échanges ».

Une dernière facette est la création du projet « Villa Amélia ».
En effet ce projet est à mettre en relation avec son recueil« Les plages d’Orient » (2013) post période « Glycines », qui définit plus une période « Bleue » axée sur la découverte des pensées et philosophies orientales.
Ce recueil « est plus axé sur la sérénité, les belles rencontres, les plages d’Orient de Méditerranée.  C’est plus paisible ! »

Note au sujet du recueil : J’ai pu lire des extraits du recueil dans l’ouvrage « Vagues de soleils » (août 2013), écrit en commun avec Angélique Comet.
J’ai plus accroché sur le côté optimiste, notamment avec le poème Partir .

« J’ai toujours été attiré par l’Orient  et j’ai toujours eu l’impression que j’étais moi-même oriental. La 1ère fois que je suis allé en Turquie, j’ai écrit un poème intitulé « Rêve d’Istanbul » et j’avais eu une prémonition, j’avais imaginé Istanbul  et en fait quand j’y suis allé, je me suis rendu compte que c’était comme dans mon rêve. »

Relativement au projet, le nom est directement inspiré du film Villa Amalia  qui l’a beaucoup touché sur le « fait d’être authentique, d’être soi, le fait d’être libéré ».
Le concept de cette Villa Amélia se rapproche de celui des historiques Villa Médicis ou encore de la Villa Abd-El-Tif qui se situait dans les hauteurs d’Alger et au sein desquelles, on faisait venir des peintres pour témoigner de l’actualité de leurs époques.

Ici, la volonté est de faire venir de temps en temps un artiste venant d’ailleurs au sein du siège social de l’association, afin de faire vivre « notre belle région » via différents moyens de communication et ainsi agrandir la liste des « Narbonnais de cœur et d’adoption  »
Le 1er à s’être prêté au jeu est le photographe Jérôme Dancette qui a fait des photos des environs de Narbonne et du El Lindo cafe et des petits reportages sur l’authenticité et la beauté de la région.
Jérôme Dancette a d’ailleurs justement exposé du 10 mai au 29 juin dernier au El Lindo Café, à l’occasion de l’ouverture du cabinet d’Olivier, superbe exposition de photographies urbaines : « Dark city side  ».
Vous pouvez d’ailleurs voir la magnifique photo de Sandrine dans la chronique concernant le El Lindo Café.

Malgré toutes ces activités diverses et variées, l’auteur continue d’être prolifique sur le plan poétique en sortant un nouveau recueil nommé « Miguel » qui s’inscrit comme une suite de « Les Nuits glycines » mais avec, selon l’auteur, un équilibre entre côté sombre et coté lumineux.

Le recueil reprend différentes rencontres nocturnes et est construit comme des petits morceaux de danses de musiques électro et techno :
« On se perd parfois le soir en dansant, en buvant ou en faisant certaines choses, …, mais finalement cela nous apporte beaucoup, mais surtout il ne faut pas avoir de tabous par rapport à tout ça. En effet, la société ou une certaine morale nous ont imposé toutes sortes de tabous. Moi je suis dans une optique d’ouverture, afin que tout le monde cohabite ensemble et que l’on vive tous dans une certaine harmonie. 
Cela peut paraître « Peace and Love » mais c’est un thème assez récurrent chez moi, cela me rappelle Ibiza, par exemple, ou encore John Lennon avec « Imagine ».
C’est dans ce monde-là où l’on est beaucoup en tout cas à vouloir vivre ! »
Les autres thématiques de l’ouvrage sont le cancer, l’Art, la Quête de soi, mais surtout la recherche de l’Amour.

« Miguel  » sort le 27 octobre (Date chère à l’auteur car anniversaire du décès de sa mère).

Une 1ère séance de dédicaces se fera en avant-première à la terrasse du Bellevue au Cap d’Agde le Samedi 25 octobre à 18 h avec un apéro rosé.

Une séance est aussi prévue le Mercredi 5 novembre durant les permanences d’écriture au El Lindo cafe à partir de 16 h et sera accompagnée d’un goûter poétique.

Avant de vous laisser, je vous livre quelques informations exclusives :

Exclusivité n° 1  : La couverture du recueil avec un mannequin qui reflète pleinement l’esprit « Glycines » selon l'auteur.

Au vu de la couverture, il est fort à parier que l'esthétisme du modèle plaira autant à la gente féminine qu'aux gays.
« Sans mentir, si le ramage, se rapporte à son plumage  », il est fort à parier que les textes de ce recueil doivent être sensuellement décapants !


Exclusivité n°2  : Un petit extrait de Miguel.

L’ÉCRITURE ME SAUVE
*


L’écriture me sauve de la folie,
L’écriture me sauve de l’hôpital,
L’écriture me sauve de la mort.
L’écriture me sauve de TOI


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Célestin

Crédits photo :
Philippe TAKA
Blog Vagues de soleil
Cécile la Gravière
Célestin

dimanche 1 février 2015

El Lindo Café : Un café dépaysant

Il y a quelques jours j’ai rencontré Olivier Vincello (Une prochaine chronique lui sera consacrée) pour une interview. 
Le rendez-vous était pris dans un café

Mais une fois sur les lieux, il me paraissait difficile de ne pas parler du El Lindo Cafe

Sandrine Garcia a créé ce lieu à l’ambiance d’Amérique latine en juin 2013.

S’arrêter au descriptif de la devanture « El Lindo café, sandwicherie, salon de thé, vins  » ce n’est voir en ce lieu, qu’un restaurant thématique à l’ambiance lounge alors qu’il est bien plus que cela car il est la rencontre de plusieurs passions.

Tout d’abord, la passion des pays latins.
Sandrine s’explique : « Je suis d’origine espagnole, mes deux parents sont espagnols, donc évidemment mon cœur bat du coté des pays latins  »
Cet attachement se retrouve au sein même du nom du café dérivé de l’expression « Que Linda ! » que l’on pourrait traduire par « Quelle beauté !  »
Une magnifique photo de Jérôme Dancette
Il est vrai, que le nom est bien choisi tant l’ambiance dépaysante qui se dégage des murs rouge pimpant donne l’impression d’être dans un petit cocon americano-hispanique au cœur de Narbonne.
Certain(e)s Narbonnais(es) ne se sont pas trompé(e)s et en ont déjà fait leurs quartier général.

Concernant la décoration, « de A à Z, j’ai tout créé petit à petit. J’ai fait une recherche selon mes goûts, mes inspirations de voyage que j’ai fait ou que j’aimerai faire plus tard, je me suis appuyé sur des couleurs chaudes  ».
 
L’un des atouts de ce lieu est selon moi les magnifiques vitraux en fonds de salle.
Véritable référence à l’Art moderne, cette entrée de lumière plonge le visiteur dans une atmosphère mystique se rapprochant de celle recherchée par les siroteurs de la Fée verte.
 

Ce coté mystique est aussi largement souligné par la présence de statuettes d’anges et d’icônes religieuses qui peuvent parfois intriguer.

Sandrine a d’ailleurs à ce sujet diverses anecdotes :
« Il est drôle de voir parfois lorsque je reviens à une des tables pour servir, que la statuette de la vierge qui était dessus a pivoté pour faire face au mur ou a changé complètement de place. C’est toujours à ce moment que j’esquisse un sourire et demande aux clients s’ils n’ont pas des choses à se reprocher et s’ils sont en règle vis à vis de Dieu (rires).  »

L’autre atout est la mezzanine, petit coin perché, propice à la lecture et à la quiétude.
Ici, on oublie le temps autour d’une tasse (Pour ma part, ce fut un thé aux épices (pot noir avec l’étiquette jaune) en méditant, en discutant avec des amis, en dévorant les livres présents.
Il est fort probable, si vous le demandez gentiment, que la maîtresse des lieux vous prête l’ouvrage que vous avez commencé et que faute de temps vous n’avez pu finir et regrettez de lâcher…
Ici l’esprit Livre comme l’air  inspiré de Libérez les livres n’est pas loin.

L’autre passion dégagée par ce lieu est la volonté de créer un lieu de partage artistique

Pour Sandrine : « Ce sont les personnes qui ont investi les lieux et qui ont donné l’identité au café  ».
A travers les différents événements culturels ce sont eux qui ont créé l’ambiance du lieu qui se veut « festive mais modérée ».
Ces soirées de partage, ces événements culturels ont un nom : les « Las Linda Noches  ».

« La 1 ère chanteuse qui est venue est l’une de mes amies Carmela Marie, elle m’a fait le plaisir de venir chanter en septembre 2013 quelques temps après l’ouverture. Après petit à petit, les personnes se sont présentées à moi. Des artistes sont venus exposés, des chanteurs sont venus faire partager leurs mondes  »

De tous les arts, Sandrine garde quand même une légère préférence pour la musique et la danse.
Attachée à ses origines, elle pratique passionnément la Salsa et le Flamenco, et projette de compléter son panel du coté de l’Argentine avec la danse « passionnée, chaude et envoûtante  » qu’est le Tango.

Prenez votre temps pour aller y faire un tour et faire connaissance avec la maîtresse des lieux, vous ne pouvez pas y rester insensible.
N’oubliez pas de marquer dans vos favoris le Facebook du café afin de ne passer à coté d’aucune Las Lindas Noches.

Restez connecté et curieux

Célestin

Crédits photo :
Célestin
Jérôme  Dancette